Conférence : Pour une Renaissance transculturelle ?

Date: 4 Décembre 2017

Horaire: 16h00

Lieu: Salle Saint Martin, CESR, Tours

Organisateur : Marie-Luce Demonet (CESR), Ewa Łukaszyk (chercheuse LE STUDIUM)

Résumé : 

Le concept de « transculturel », introduit initialement par un ethnomusicologue, Fernando Ortiz, pour parler de la convergence des rythmes afro-cubains, ne semble pas destiné à faire école dans les études sur la Renaissance, pas même après que la thèse de la « dissolution des cultures », lancée par le théoricien du postmodernisme allemand Wolfgang Welsch, a contribué à populariser le terme. Ni plus récemment, après les écrits de l'essayiste russo-américain, Michail Epstein, théoricien de la « transculture ».
Toutes ces approches ont l'air de s'appliquer uniquement à la réalité de la globalisation, envisagée dans une perspective plus synchronique que diachronique. Et pourtant, si la transculture epsteinienne est quelque chose de plus qu'une conception saugrenue à oublier, il faudrait ancrer ses racines dans le passé.
Est-il donc possible de parler d'une aspiration transculturelle à l'aube de l'expansion maritime? Où faudrait-il alors chercher ces racines? Dans le rêve de revenir à la condition édénique de l'humanité dans un Nouveau Monde? Dans le projet peut-être plus que transnational des premiers jésuites? Chez Guillaume Postel ? Enfin, pour revenir à un texte bien connu de tous, est-il possible de lire ce que Montaigne a écrit sur les Cannibales comme une annonce de l'aspiration transculturelle naissante? Ou plutôt, faut-il voir ce chapitre comme un argument contre toute hypothèse de transculture ?