Les foyers artistiques à la fin du règne de Louis XIV (1682-1715). Musique et formes spectaculaires.

Date: 5 Novembre 2015 au 7 Novembre 2015

Organisateur : Rémy CAMPOS, Anne-Madeleine GOULET et Mathieu DA VINHA

Documents à télécharger : 
PDF icon Programme.pdf

Résumé : 

Château de Versailles - Grande Écurie - Salle des Colonnes

Ce colloque s’attachera à repérer l’émergence de foyers artistiques ouverts au théâtre et à la musique à Versailles et à Paris entre 1682 et 1715 et à analyser les mutations du goût qui en découlèrent. Il s’appuiera sur la notion de « foyer », à une époque où la prépondérance du goût du souverain était remise en cause, en la déclinant selon trois axes : les lieux dévolus à la musique et au théâtre (villes de Versailles et de Paris, château royal, hôtels particuliers, résidences non urbaines, académies), les acteurs et les pratiques, enfin le goût.

Les dispositifs de la pratique musicale à la fin du règne de Louis XIV n’ont pas encore été étudiés dans leur globalité. Les tenir pour un ensemble de lieux à la fois complé-mentaires et concurrents conduit à décrire leur disposition dans l’espace, leur hiérarchie, les relations qu’ils entretiennent entre eux ou avec la Cour ainsi que leur fonctionnement concret.

Le riche vocabulaire de l’être ensemble à une époque où l’on rencontre des termes aussi variés et polysémiques que « compagnie », « assemblée », « ruelle » ou « société », dénote une pluralité de formes et d’usages que seule une approche pluridisciplinaire devrait permettre de cerner.

Les foyers à analyser vont du quartier du Marais, où dominaient les sociabilités fémi-nines, aux pavillons de plaisance bâtis entre Versailles et Paris, en passant par les résidences de Philippe d’Orléans au Palais-Royal et aux Tuileries, celles du duc et de la duchesse du Maine à Sceaux, du Grand Dauphin à Meudon ou du roi d’Angleterre en exil à Saint-Germain-en-Laye.

Ces lieux artistiques particulièrement dynamiques à la fin du règne de Louis XIV soulèvent un ensemble de questions qui concernent la figure de l’amateur, l’économie de la commande et de la protection, la nature des publics ou encore la naissance d’un espace public : autant de thèmes susceptibles de donner lieu à plusieurs études comparées.

Enfin ce colloque permettra d’évaluer la capacité du modèle versaillais à imposer une norme artistique ou à laisser la place au développement de nouveaux foyers, de mesurer la faculté des musiciens provinciaux à s’insérer dans les divers foyers présents en Île-de-France, de cerner l’identité des médiateurs du goût et d’apprécier la perméabilité des foyers que nous aurons repérés aux courants théâtraux et musicaux venus des autres grandes métropoles européennes.