Luca Salza

Titre de la Thèse: 'Infini et 'civil conversazione' dans la pensée de Giordano Bruno.

Date de début de la thèse: 1999

Date de soutenance: Vendredi, 12 Décembre, 2003

Directeur (trice): Bruno Pinchard

Résumé: 

Le but de cette recherche serait d'enquêter sur le monisme de la pensée de Giordano Bruno, philosophe italien (Nota 1548 - Roma, 1600). A travers la totale unification de l'être, son homogénéisation, Bruno se détache de toutes les philosophies dualistes et en particulier de la tradition platonicienne. La critique de l'existence de deux principes indépendants et irréductibles signifie affirmer précisément l'unité fondamentale et substantielle du monde, un monde qui, en plus, après les intuitions coperniciennes, ne peut que s'affirmer comme infini. La substance brunienne est donc une, éternelle et infinie. L'antihumanisme brunien prend ici tout son sens. Dans le cadre d'une affirmation de l' unicité de la substance, aucun privilège ontologique de l'homme à l'intérieur du Tout ne peut demeurer. Toutefois, ceci ne comprend pas un avilissement de l'homme mais il s'agit plutôt dans une nouvelle perspective philosophique, de ne pas oublier la question de l'être en faveur de ce qui est. Le recours à la polémique antihumaniste heideggerienne peut s'avérer être la clef de lecture de cette recherche. La tentative de Giordano Bruno est précisément de connaître la nature, à travers son fondement originaire, d'atteindre l' Etre en tant que Phusis, à partir de laquelle l'homme ne peut en aucun cas prétendre émerger. En revanche, la réalisation de l' homme peut passer par un effort héroïque, de façon à s'adapter à la perspective naturaliste pour atteindre le même niveau de la Nature, sans jamais pourtant prétendre vouloir la dominer.
La philosophie brunienne se définit précisément en tant que philosophie de la nature. Elle doit aboutir à une connaissance de la substance du monde, du fondement universel et originaire qui distingue tout l'Etre. C'est pour cette raison que dans le cadre de notre recherche, les expériences 'pré-socratiques' s'avèrent fondamentales. En effet, les pré-socratiques nous ont appris que l'objet de la philosophie n'est pas l'homme, mais l'Etre. La philosophie se réalise dans l'intelligence du Tout. Le cadre théorique de notre recherche entend se poser sur cette ligne : la philosophie de la nature, entendue comme capacité à saisir l'Etre au-delà de l' 'étant'. C'est sur la base de cette ligne que nous entendons reconstruire l'itinéraire intellectuel de Giordano Bruno.