Séminaires de Recherche ThéPARis - Session 6

Date: 6 Juin 2019

Horaire:  14h-17h

Lieu: Centre de musique baroque de Versailles

Organisateur : Emanuele De Luca (Université Côte d’Azur, CTEL ; ELCI, Sorbonne Université) Barbara Nestola (CNRS, CESR-CMBV)

Documents à télécharger : 
PDF icon ThéPARis programme 6 juin 2019.pdf
Ouvert au public

Résumé : 

Les Théâtres parisiens sous l’Ancien Régime : transversalité des pratiques, circulation des personnes, enjeux esthétiques et poétiques.

Modalités de réservation
Entrée libre sur réservation
theparis.seminaire@gmail.com

Répondants

  • Andrea Fabiano (Sorbonne Université)
  • Sophie Marchand (Sorbonne Université)

 

Intervenantes

  • Camilla Cederna (Université Lille3 - UDL)
    Les scènes des coquettes : transferts, échanges, métamorphoses de modèles et de genres, entre la Comédie-Française et la Comédie-Italienne (XVIIe-XVIIIe siècles)

À partir de la moitié du XVIIe siècle, la figure de la coquette et son comportement, la coquetterie, sont au coeur d’une prolifération de discours et d’interprétations dans les champs littéraire et philosophique. Cependant, de tous les genres, c’est le théâtre celui où le personnage, caractérisé par un comportement scandaleux, fondé sur l’art de la séduction et du mensonge, triomphe. Comment a-t-il été représenté à la Comédie-Italienne et à la Comédie-Française entre le XVIIe et le XVIIIe siècles ? Comment ces théâtres ont-ils participé à la querelle des femmes ? Quels sont les enjeux dramaturgiques de ces représentations ainsi que de leur transformation au cours du XVIIIe siècle ? Quelles réflexions nous proposent-elles à propos du théâtre et de l’art de l’actrice ?
 

  • Jeanne-Marie Hostiou (Université Sorbonne Nouvelle)
    Le Départ des Italiens : circulations d’un motif dans le répertoire métathéâtral

Au tournant des XVIIe et XVIIIe siècles, le répertoire métathéâtral est largement constitué de petites pièces faisant allusion à l’actualité des théâtres, à leurs difficultés financières et à la concurrence qui les oppose. Souvent doté d’une dimension polémique, ce répertoire constitue l’arme de choix d’une stratégie promotionnelle dont l’objectif consiste à dénoncer les dérives et agissements des théâtres concurrents, pour mieux construire, dans la fiction, une image de soi susceptible d’attirer les suffrages du public. Au gré d’une série de répliques (dans le double sens d’imitation et de réponse), les mêmes motifs se répètent, d’une pièce à l’autre et d’un théâtre à l’autre, et semblent ne plus avoir d’autre fonction que de créer de la connivence avec le public.
Ce phénomène sera abordé à travers une étude de cas : le motif du « départ des comédiens Italiens », tel qu’il est traité dans la pièce éponyme du recueil de Gherardi, créée en 1694, puis dans ses différentes reprises et métamorphoses, sur différentes scènes (foraines, italienne et française), jusqu’aux dernières années de la Régence. Au gré d’une série de réécritures où le motif est répété, recyclé et varié, nous verrons comment la mise en spectacle de la faillite possible du théâtre acquiert une sorte d’autonomie pour accéder au statut de poncif.
Plus largement, il s’agira de montrer que le succès du répertoire métathéâtral, qui fait la marque de fabrique de la théâtromanie propre à la période envisagée, s’avère reposer sur un principe de circulation (des auteurs, du répertoire et des publics) entre les différentes scènes théâtrales en ce qu’il est fondé autant sur des effets d’intertextualité et de connivence avec le public que sur un ancrage avéré dans l’actualité des théâtres.
 

  • Silvia Manciati (CMBV)
    Comédie-Italienne, Comédie-Française : le rapport entre auteur et acteur dans le cas goldonien

Durant les années parisiennes de Goldoni, la tentative de rétablir son image sociale et sémiotique d’auteur fut mise à l’épreuve par la nature même des institutions avec lesquelles il a collaboré : la Comédie-Italienne et la Comédie-Française. Dans le laboratoire de la Comédie-Italienne, les mécanismes de l’Art dans leur évolution francophone modifièrent nettement le concept d’auctorialité, en élargissant la portée de la querelle entre auteur et acteur pour la maîtrise de la scène. En revanche, la collaboration avec la Comédie-Française, bien que plus brève que celle avec les Italiens, permit à Goldoni d’intéragir avec les interprètes dans une modalité différente de la précédente. Ce fut la rencontre avec la culture théâtrale « haute », avec des modalités différentes d’organisation scénique, ainsi qu’avec la dimension théorique et spéculative du théâtre. À travers l’analyse de l’approche goldonienne, nous tâcherons de creuser les thèmes concernant la scène et le jeu de l’acteur, afin de les inscrire dans le cadre de la réflexion théorique en France au XVIIIe siècle et des pratiques de jeu des comédiens italiens et français.

Conclusions

  • Emanuele De Luca et Barbara Nestola


Centre de musique baroque de Versailles
Hôtel des Menus-Plaisirs
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