Conférence de la SACESR - L’essor d’une industrie nouvelle en Toscane à la Renaissance : Les alunières de la Maremme à la fin du XVe siècle.

Date: 27 Mars 2017

Horaire: 18h

Lieu: Tours, CESR - Salle RAPIN

Organisateur : Par Monsieur Didier BOISSEUIL, Maître de conférences à l’Université François Rabelais

Résumé : 

« À la fin du Moyen Âge, l’alun est devenu un produit remarquable du commerce occidental. Utilisé comme mordant en teinturerie, il a joué un rôle non négligeable dans la draperie, notamment septentrionale.

Produit dans le bassin méditerranéen – d’abord oriental puis occidental –, il fit l’objet de trafics importants, dominés par les marchands italiens.

Jean Delumeau (dans son ouvrage L’alun de Rome..., Paris, 1962) a précisé l’activité de la Chambre Apostolique dans ces échanges, en montrant comment, à partir de la fin du XVe siècle (et pendant plus de trois siècles), elle contrôla l’ample site de Tolfa, près de Rome. Mais son étude éclipse l’existence d’autres sites qui tentèrent, avec plus ou moins de succès, de concurrencer la production pontificale.

Je voudrais m’attarder sur quelques-uns d’entre eux – moins connus, mais non moins importants – au sud de la Toscane. Leur rapide et remarquable essor, à la fin du Moyen Âge, révèle un aspect méconnu de l’activité industrielle italienne à la Renaissance. »


Didier BOISSEUIL.

À la fin du Moyen Âge, un véritable thermalisme prit essor en Toscane. De nombreuses sources chaudes et minérales furent captées et utilisées à des fins essentiellement thérapeutiques. Dans les campagnes, des bains - c'est-à-dire des bassins - furent aménagés et plusieurs stations thermales se formèrent pour abriter les curistes comme tous ceux qui se destinaient à les héberger, à les nourrir ou à les soigner lors de leur séjour. En prenant appui essentiellement sur la documentation des archives siennoises et lucquoises, il s’agit d'étudier les formes de ce développement thermal : les caractéristiques et l'importance de l'habitat et des activités thermales, l'aspect des infrastructures balnéaires, le rôle des autorités communales (urbaines ou rurales) dans la mise en valeur et l'exploitation des eaux chaudes et des espaces thermaux, l'intérêt, enfin, des populations citadines pour des pratiques médicales et récréatives nouvelles et pour les profits du thermalisme.