Mucédorus

Introduction, traduction et notes de Jean-Paul Débax

Auteur(s): Responsable scientifique : Richard Hillman

Date de parution: 19 Mai 2017

ISBN: ISSN 2107-6820

Résumé: 

La pièce de Mucédorus (première édition 1598) est loin d'avoir été choisie par défaut ; elle nous fournit en effet, de précieux renseignements sur les goûts d'un public ni aristocratique, ni bourgeois - appelons-le plutôt « provincial » -  du tournant du XVIe siècle, et nous permet de percer quelques mystères concernant l'appropriation par ce public de certains thèmes romanesques, dramatiques et patriotiques.

Le nom de Mucédorus (ou sa variante Musidorus) présent dans la Reine des fées de Spenser et dans de nombreuses pièces contemporaines, constitue à coup sûr un certificat de « romanesque » ; le nombre des éditions qui s'étalent de 1598 à 1668, constitue un témoignage irréfutable de la stabilité du goût populaire ; les modifications apportées au texte à partir de l'édition de 1610 illustrent les influences des représentations, donc probablement de la pratique des comédiens, sur les textes dramatiques. L'accident intervenu lors de la représentation à Witney en 1652 permet de saisir sur le vif la nature et l'enthousiasme des réjouissances populaires en province sous le régime du Commonwealth, et ce malgré la surveillance exercée par la tendance puritaine au pouvoir. La qualité exclusivement comique du clown Mulot (Mouse), à l'exclusion de tout rôle de Vice manipulateur ou moraliste,, montre que la tradition populaire s'inscrit dans un jeu à tendance réaliste dans un contexte romanesque. Enfin, la localisation (partielle) du jeu en Aragon (l'héroïne étant princesse de cette province), situe la pièce dans une lignée quasiment patriotique, favorisée par les relations politiques entre Henry VII et l'Espagne, et plus nettement depuis le mariage de Catherine avec le Prince Arthur en 1501.

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