Workshop - Corps troublants : images et imaginaires dans la première modernité [2] Frontières de l'humain

Date: 25 Mai 2018

Lieu: CESR, Salle Rapin

Organisateur : Francesca Alberti (Université de Tours/CESR) et Antonella Fenech Kroke (CNRS/Centre André Chastel)

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Ouvert au public

Résumé : 

Deuxième rencontre du cycle Corps troublants. Images et imaginaires dans la première modernité organisé par Francesca Alberti (Université de Tours/CESR) et Antonella Fenech Kroke (CNRS/Centre André Chastel). Le workshop a reçu le soutien du GIS Humanités.

Corps renversés, membres contorsionnés, visages grimaçants, organes et orifices exhibés, émanations et bruits incontrôlés, autant de manifestations corporelles qui perturbent et créent un sentiment de malaise, une anxiété. Qu’ est-ce qui cause ce trouble ? D’où vient-il ? A-t-il toujours été de la même nature à travers le temps ? Est-il ressenti de la même manière dans d’autres cultures que la nôtre ?

Mises à distance ou au contraire exacerbées, voire sublimées dans les images par les processus de représentation, ces expressions troublantes du corps – d’un corps toutefois reconnu comme « semblable » au sien – émergent souvent du contraste avec une conception idéalisée du corps, à la fois corps-objet-organique et corps-sujet intentionnel (Marzano), pensé comme idée historique et comme acteur de toutes le utopies, constamment refaçonné et transfiguré par les constructions culturelles des sociétés (Foucault). Les images se chargent alors d’une agressivité, d’un pouvoir de provocation, d’une tonalité obscène, risible ; elles deviennent parfois elles-mêmes déroutantes, voire dégoûtantes en jouant sur des configurations, des gestes, des postures et des mouvements « inacceptables » (indécents, in-tenables, in-sensés,
non naturels, a-normaux, etc.) du corps. Par ailleurs, le morcellement, la dispersion, la perméabilité et la porosité du corps, opposés à la représentation de son intégrité idéale et univoque, ont pu susciter une aversion et un trouble.

Au-delà de l’inquiétante étrangeté que provoquent l’altérité, la difformité, l’hybridité ou encore la maladie du corps – toutes problématiques qui ont fait, depuis quelques années, l’objet de nombreuses recherches –, ces workshops invitent à penser de quelle manière la culture visuelle de la première modernité élabore des configurations par lesquelles le corps « semblable » devient troublant, à vérifier comment le regard prémoderne perçoit ce trouble et, enfin, à se demander si ce regard historiquement
défini diffère du nôtre. Il s’agira ainsi de réfléchir à la perception à la fois de ce qu’est un corps troublant dans des contextes culturels, sociaux et religieux spécifiques (Europe, Nouveau Monde…), et aussi à la construction et à la réception de dispositifs visuels et formels qui transforment un corps « semblable » en un objet déconcertant jusqu’à en devenir menaçant.

10H-13H

Francesca Alberti et Antonella Fenech Kroke
Introduction

Pierre Olivier Dittmar - École des hautes études en sciences sociales/GAHOM
Corps politiques et postures subversives dans Les monstres des hommes (fin XIIIe siècle)

Alessandro Arcangeli - Università di Verona
La danse entre l’humain et l’animal

Antonella Fenech Kroke - CNRS/Centre André Chastel
Upside down. Inversions et renversements du corps

Discussion

14H30-18H

Valérie Boudier - Université Lille 3 SHS
Déséquilibres humoraux et déformations physiques dans le contexte artistique nord italien

Guillaume Cassegrain - Université Grenoble-Alpes/LARHRA
L’oreille à l’œil. Clinique d’un détail marginal

Jürgen Müller - Technische Universität Dresden
Le bâillement et la douleur

Discussion

Répondants : Concetta Pennuto (Université de Tours/CESR), Francesca Alberti (Université de Tours/CESR)

Contact : Francesca Alberti : francesca.alberti@univ-tours.fr