Kevin Roger

Titre de la Thèse: La composition du tenor dans le motet isorythmique français post-Machaut (1370-1420)

Courriel: kevin.roger@etu.univ-tours.fr

Date de début de la thèse: 2017

Date de soutenance: Vendredi, 28 Mai, 2021

Directeur (trice): Daniel Saulnier

Résumé: 

Parmi les différents genres polyphoniques rencontrés en France à la fin du Moyen Âge, le motet isorythmique est probablement le plus singulier. Outre la pluritextualité caractéristique des parties supérieures, le motet se distingue par son tenor — la voix inférieure — dont la composition respecte des codes spécifiques. Tandis que ses notes sont initialement empruntées au répertoire du plain-chant — cantus firmus —, avant d’être réparties en diverses partes, le tenor est par la suite organisé suivant des répétitions rythmiques — taleae — et mélodiques — colores. Cependant, bien que ces étapes soient aujourd’hui bien connues, les théoriciens ont laissé peu d’indices sur le processus précis de leur réalisation. Alors que les traités suggèrent une sélection arbitraire du cantus firmus, les principes qui sous-tendent les diverses segmentations et répétitions du tenor s’avèrent entre autres peu abordés. Ces lacunes dépendent aussi en partie du corpus étudié. Le motet isorythmique va, dans la littérature musicologique, essentiellement de pair avec le style simple de l’ars nova dont les plus célèbres représentants sont Philippe de Vitry et Guillaume de Machaut. Pourtant, les complexités et sophistications propres aux pièces plus tardives sont susceptibles de renseigner davantage d’informations sur les problématiques susmentionnées. Cette thèse propose ainsi d’étudier la composition du tenor au sein des motets de la tradition française réalisés au tournant du XVe siècle, soit du Codex de Chantilly aux motets de Nicolas Grenon (v. 1370-1420). En plus de recourir à une approche mélodico-rythmique du tenor, l’ordonnance de la talea sera analysée au regard des innovations rythmiques — variation et forme rétrograde — devenues récurrentes à partir de la fin du XIVe siècle. À la lumière des récentes avancées de Zayaruznaya, l’implication des voix supérieures et de leurs textes sera par ailleurs reconsidérée. Pour finir, les modalités de sélection du cantus firmus feront également l’objet d’une étude approfondie.

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