Christelle Brocard

Titre de la Thèse: La violence de l'écriture féminine au XXIème siècle et ses sources médiévales.

Date de début de la thèse: 2014

Directeur (trice): Jean-jacques Vincensini

Résumé: 

Il s’agira de réfléchir sur la façon dont le contenu médiéval résurgent permet d’inventer (ou de réinventer) une langue, une esthétique, une poétique, une écriture, une narration…pour dire cette réalité féminine de la violence. Après avoir replacé la problématique dans son contexte plus large de résurgence médiévale dans la culture contemporaine (ou « médiévalisme »), et posé précisément les bases d’un cadre théorique de recherche (des gender studies à une authentique mythicité de la littérature féminine contemporaine), on s’intéressera spécifiquement aux représentations féminines de la violence d’inspiration médiévale. Cette réflexion se fera sous la co-tutelle d’un professeur de langue et littérature médiévales et d’une spécialiste des ensembles romanesques contemporains, McF HDR en 2013. • Corpus : (qui sera sans doute complété par une ou plusieurs romancière(s) anglophones) - Clara Dupont-Monod, La Passion selon Juette, Paris, Grasset, 2007. - Céline Minard, Bastard Battle, Paris, Ed. Léo Scheer/Laureli, 2008. - Carole Martinez, Du domaine des Murmures, Paris, Gallimard, 2011. - Justine Niogret, Mordred, Paris, Mnémos, 2013. • Justification du projet de recherche : Poser la question de la violence féminine à travers le recours au Moyen Âge n’a rien d’évident et permet d’aborder d’autres questionnements, qui pour être très actuels ou très porteurs, n’ont pas encore été posés dans l’optique particulière de la violence féminine : - le débat sur la définition de l’écriture féminine au XXIème siècle ; le nouveau féminisme critique ; l’existence d’une écriture féminine non violente. - le transfert de culture : la question des motifs, de la résurgence, de la translatio. - la question du merveilleux, de la rationalité des Lettres médiévales et de leurs héritières contemporaines, y compris lorsqu’elles se fondent sur des thématiques et des figures merveilleuses ou fantastiques inspirées de l’imaginaire celtique ou antique, au regard notamment de la conception lévi-straussienne des mythes. • Cadre théorique et bibliographie : Il sera par ailleurs essentiel et sans aucun doute profitable de mettre en lumière des concepts et des outils nécessaires à la réflexion et à la proposition, dont l’utilisation et le maniement théoriques demeurent souvent impressionnistes, flous ou encore mal maîtrisés. On s’attachera dès lors à définir précisément un cadre théorique qui se densifiera au fil de la réflexion : - quelles différences existent-ils entre thèmes et motifs ? - qu’est-ce qui figure sous la notion d’« inspiration médiévale » ? -qu’entend-on par résurgence ? - comment définir la translatio, le transfert de culture… La réflexion s’appuiera principalement sur le corpus ; elle sera éclairée et enrichie dans un premier temps par les travaux des deux co-directeurs : - Jean-Jacques Vincensini, Pensée mythique et narrations médiévales, Paris, Champion, 1996. - Jean-Jacques Vincensini, Motifs et thèmes du récit médiéval, A. Colin, DL 2005. - L’ensemble des travaux issus de l’association co-fondée par Anne Besson : Modernités médiévales. (www.modernitesmedievales.org) On s’intéressera par ailleurs aux travaux dirigés par Michèle Gally (La trace médiévale et les écrivains d’aujourd’hui, PUF, 2000), Vincent Ferré (Médiévalisme, Modernité du Moyen Âge, ILTC 2010-3) et Mireille Séguy (Passé présent. Le Moyen Age dans les fictions contemporaines, Paris, Editions Rue d'Ulm, coll. "Aesthetica" ; Le Moyen Age contemporain. Perspectives critiques, Littérature n° 148 décembre) et, pour la critique anglophone, aux articles rassemblés dans les numéros de la revue Studies in medievalism.