Xavier Gilly

Titre de la Thèse: Faire la paix de religion au Siècle des Lumières. Catholiques et Protestants face à la sortie de la Guerre des Cévennes en Bas Languedoc oriental (années 1710 – années 1750)

Courriel: xavier.gilly@univ-tours.fr

Date de début de la thèse: 2013

Directeur (trice): Benoist Pierre

Résumé: 

Au lendemain de la Guerre des Cévennes (1702 – 1709), l’Etat royal enregistre une double victoire : vaincu militairement, le camp protestant voit perdurer la rigoureuse interdiction de l’exercice de la religion réformée. Le clergé (prêtes, missionnaires, religieuses…) et l’administration (lieutenants du roi, subdélégués de l’intendance…) catholiques sont imposés dans toutes les paroisses et veillent à la scrupuleuse application de l’obligation religieuse romaine (aller à la messe dominicale, communier, faire ses Pâques…).
Cependant, quelques années après la période de répression paroxystique ayant suivi la guerre, d’anciens révoltés exilés retournent dans leur pays natal. Ils se joignent à une nouvelle génération de prédicants, qui a subi la guerre, pour entreprendre de restaurer la religion de leurs pères auprès des populations laissées depuis longtemps ; mais aussi pour repousser tous les éléments qui avaient conduit à l’affrontement et à la ruine du camp protestant : rejet des prophètes, refus de la violence, affirmation de l’obéissance inconditionnelle au pouvoir royal… Tout en entrant en résistance clandestine, ces prédicants mettent ainsi en œuvre un véritable basculement identitaire de la communauté protestante afin de délaisser les logiques héritées de la confrontation. De son côté, la nouvelle génération catholique tente de maintenir les apparences d’unité religieuse, tout en étant moins restrictive sur le terrain ; mais cette politique d’apaisement connaît des à-coups, en fonction du zèle personnel des responsables provinciaux (évêques, intendants…) et des ordres venus de Versailles (tolérance relative mêlée de sursauts répressifs -1724, 1748, 1750-).
Dans ces conditions, il est intéressant d’étudier ses processus sous l'angle novateur de la sortie de guerre : les soubresauts internes à chaque camp permettent-ils de construire une réelle issue à l’enchaînement des cycles paix armée / affrontements ; ou bien les périodes de relatif apaisement ne sont-elles que des guerres larvées qui reprennent épisodiquement ? Comment deux sociétés en confrontation, tout en affirmant leur obéissance au référentiel commun que constitue l'Etat royal, parviennent-elles à opérer leur sortie de guerre ? A surmonter leurs conflits et enjeux mémoriels ? A opérer une démobilisation militaire et culturelle pour remplacer les référentiels guerriers par d’autres projets porteurs d’avenir et de sens ? La « structure antagoniste » entre les deux religions (mise en lumière pour les XVIe et XVIIe siècles par Robert Sauzet), s’efface-t-elle pour permettre de (re)constituer une société civile ? Ou bien la culture de guerre et la mémoire des conflits sont-elles ancrées trop profondément pour permettre d’opérer une véritable sortie de guerre ?

CV court: 

Enseignant agrégé de classe normale, 4ème échelon.
Depuis 2013 : Doctorant contractuel avec activité complémentaire d'enseignement en Histoire Moderne au CESR (Centres d’Etudes Supérieures de la Renaissance de Tours – UMR 7323) - Université François Rabelais de Tours. Recherches portant sur la paix confessionnelle au siècle des Lumières.

Thèmes de recherche: 

Histoire moderne – Dix-huitième siècle –  Histoire sociale – Histoire  religieuse
Sortie de guerre – Démobilisation culturelle – Basculement identitaire – Conflits mémoriels – Violence d’Etat – Entrée en résistance – Culture de guerre
Catholicisme post-tridentin – Restauration protestante – Pratiques religieuses secrètes – Clandestinité confessionnelle et civile – Frontière religieuse – Structure antagoniste – Répression

Cursus studiorum: 

  • 2007 : Master I à l’université de Provence à Aix-en-Provence.
  • 2008 : Préparation aux concours de l'enseignement.
  • 2009 : Obtention du concours du CAPES d'Histoire.
  • 2010 : Master II à l'Université de Paris I Panthéon-Sorbonne.
  • 2011 : Obtention du concours de l'Agrégation externe d’Histoire-Géographie.
  • 2012 : Titularisation en tant que Professeur Agrégé de l’Education Nationale.
  • Depuis 2013 : Doctorant au CESR. Obtention d’une bourse d’étude de l’Institut d’Histoire de la Réformation (IHR) de l’Université de Genève pour un séjour d’été (2014) alternant cours intensifs sur la pratique des sources d’histoire moderne religieuse en France et dans les Provinces-Unies et travail de recherches en archives à la Bibliothèque de Genève.

Participation à des conseils, comités, associations...: 

Depuis 2013 : Membre du GRHP (Groupe de Recherche en Histoire des Protestantismes) et de la SHMCNG (Société d'Histoire Moderne et Contemporaine de Nîmes et du Gard).
Depuis 2015 : membre du cycle d’études sur l’Attachement Religieux (Université de Montpellier, 2016 – 2018).

Publications: