Alice Lamy

Titre de la Thèse: De la logique à la physique : Les catégories de substance et de quantité à la fin du XIIIe siècle et au XIVe siècle dans la question du statut de l'objet naturel.

Date de début de la thèse: 1999

Date de soutenance: Mercredi, 16 Novembre, 2005

Directeur (trice): Joël Biard

Résumé: 

Les catégories, y compris chez les nominalistes, signifient à la fois des choses et des termes pour dire la substance. Seules des catégories dites secondaires, et dans l'acception traditionnelle médiévale, la quantité et la qualité renvoient de manière absolue à l'être des choses, au même titre que la substance.

Guillaume d'Ockham le premier, a démarqué au XIVe siècle, le statut ontologique de la quantité de ceux de la substance et de la qualité, et lui a conféré ainsi un caractère particulier et problématique : alors que la substance et la qualité ont une autonomie catégoriale absolue, la quantité constitue un accident absolu de la substance.

Une telle position a suscité bien des débats chez des auteurs comme G. Burley, ou J. Buridan, sur le statut de la quantité : se distingue-t-elle de la substance sans en être réellement séparable, ou peut-elle se voir conférer en définitive un statut similaire à la substance et à la qualité ? De tels questionnements issus de la logique, sont remarquables, parce qu'ils s'étoffent et s'élaborent aussi peu à peu à partir d'arguments issus du domaine de la physique.

Ainsi, c'est la question du statut de la quantité qui est centrale dans notre projet de recherche parce qu'en premier lieu, elle met en œuvre de façon presque systématique le réinvestissement de l'analyse logico-linguistique au profit des questions sur la physique.

En second lieu, l'étude du statut de la quantité s'impose, car en interrogeant les rapports substance-quantité en physique, elle s'attache à montrer par là-même, l'ampleur de l'implication de la quantité dans les questions sur le statut de l'objet naturel et sur l'idée de matière ; sans être ni matière, ni forme, la quantité s'apparente à des notions physiques de la plus grande importance (grandeur, dimension, disposition particulière des parties du corps, être-étendu, expansion, corporéité, substance matérielle, ou quantité de matière), d'une part pour la formation des corps, dans le débat Aristote-Averroès sur les dimensions déterminées et indéterminées, d'autre part pour leur rémission et pour les problèmes liés à la transsubstantiation dans le domaine théologique.
Explorer les différentes voies (voix…) de la formulation quantitative de la substance, c'est tenter une avancée vers les questionnements sur l'objet naturel.