Sylvain Trousselard

Titre de la Thèse: La tradition comique dans la poésie italienne des origines

Date de début de la thèse: 1996

Date de soutenance: Friday, 30 November, 2001

Directeur (trice): Frank La Brasca

Résumé: 

Le contexte communal du centre de l’Italie dans lequel se développe la poésie comique italienne est le produit d’un certain nombre de bouleversements socioculturels dont la poésie comique est l’expression originale. Longtemps reléguée au rang de poésie mineure, le mouvement comique ne naît pas en effet ex nihilo et ne constitue pas la simple expression inversée de la poésie de tradition courtoise.
Ainsi une analyse approfondie des textes a fait apparaître la connaissance qu’avaient les poètes comiques de la rhétorique, notamment dans l’usage du trope et des figures d’intensité laissant apparaître la perspective dans laquelle s’inscrit la création comique. Il est apparu que les dénominations par exemple, faisaient l’objet d’une élaboration particulière allant dans un sens similaire à celui du trope car elles participent d’une construction nouvelle à cette époque. Le détournement sémantique a, à son tour, orienté notre recherche sur une analyse spécifique de la parodie entre deux auteurs du début du XIVe siècle, révélant, pour ce qui est de nos poètes, leur connaissance des textes de l’époque et le travail de recontextualisation qu’ils opéraient dans leurs créations, à partir notamment des formes et des motifs de la poésie de tradition courtoise.
La satire, par ailleurs, nous a semblé participer des caractéristiques majeures de cette pratique poétique dans son rapport avec les réalités communales de l’époque. Même si rien ne permet d’établir des liens définitfs avec l’histoire, des éléments présents dans les textes ont révélé l’importance des réalités municipales. Ces réalités font cependant l’objet d’un traitement important ne permettant pas de conclure à de véritables témoignages. La dimension politique et sexuelle, réduite à de simples éléments du texte utilisés dans une perspective souvent satirique ou infamante, en est la preuve. À travers ces thèmes et ces procédés, l’instance du discours paraissait être à l’origine de la création comique.
Partant de cette constatation, il nous a semblé important de voir quelle était la place et la fonction de celui que nous nommons le locuteur-poète à travers l’expression de la première personne, en la considérant sous trois aspects différents. La dimension théâtrale, tout d’abord, a été considérée dans la représentation visuelle puis dans l’insertion du je dans la parole d’un protagoniste. L’aspect dialogique des poèmes a ensuite révélé la présence du je locuteur, véritable maître du dire. La place du locuteur-poète s’exprimant à la première personne a orienté nos recherches sur la valeur de cette présence dans les textes et dans son mode d’inscription.