Karinne Simonneau

Titre de la Thèse: Le rituel matrimonial et les coffres de mariage à Florence au XVe siècle : lectures iconologiques des "forzieri" à sujets ovidiens

Date de début de la thèse: 1992

Date de soutenance: Friday, 30 June, 2000

Directeur (trice): Claude Mignot

Résumé: 

A partir d’un corpus de trente panneaux et coffres de mariage (ou forzieri) écorés des thèmes empruntés aux Métamorphoses d’Ovide, nous nous sommes efforcée de comprendre les motivations qui avaient pu conduire les Florentins à préférer cette iconographie, relativement marginalisée par rapport au reste de la production.
Dans une première partie, nous avons analysé le contexte juridique, rituel et culturel du mariage dans lequel ces images se sont développées. Les Ricordi ou les inventaires en particulier nous ont fourni de précieuses indications sur le déroulement des noces florentines. Ils nous ont surtout informé de l’existence de pratiques folkloriques et rituelles, peu ou pas analysées à ce jour.
Grâce à l’étude des statuti des corporations, nous nous sommes attachée ensuite à décrire le processus de fabrication des coffres et à cerner la relation entre commanditaires et artisans.
Dans une seconde partie, nous nous sommes attachée à l’iconographie ovidienne de ces forzieri. Nous avons constaté que les mythes représentés entre 1400 et 1460 pouvaient être classés en cinq groupes d’histoires : Diane (avec Actéon ou Callisto) ; Hercule ; Pâris ; Narcisse et Pyrame et Thisbé ; Céphale et Procris. Cette répartition nous a conduit à rapprocher deux pendants qui ont ainsi été étudiés ensemble, pour la première fois. Nous avons aussi remarqué que l’iconographie de plusieurs forzieri mythologiques s’écartaient de la lettre du texte ovidien. Nous avons donc interrogé des sources plus récentes, en particulier des textes vernaculaires rédigés entre les XIIe et XVe siècles (poésies, nouvelles, théâtre), où les mythes étaient mentionnés. Cette vaste enquête nous a permis d’identifier plusieurs scènes et nous a surtout donné des clés de lecture. En outre, nous avons repéré un vocabulaire symbolique cohérent et commun, tant dans l’image que dans les textes, à partir duquel nous avons pu proposer, pour chaque mythe ou groupe de mythes, une lecture iconologique cohérente.